Usine de St-Julien-les-Villas, un peu d'Histoire...

Extrait du site : http://www.lambretta-france.com/
Remerciements à Jean-Paul MENAGER
Président du Lambretta Club de France
extrait de l'historique publié sur le site du

 En France, la Société Industriel de Troyes produit ses modèles D et LD à son usine de Saint Julien des Villas. Bien que les modèles français soient généralement esthétiquement ressemblants à leurs équivalents italiens, de grosses différences notables les distinguent. Ainsi, les robinets de carburant et les leviers d’étrangleur se trouvent au même endroit que les futurs modèles Lambretta, c’est-à-dire qu’ils dépassent des tôles de plancher où reposent les pieds du motocycliste. Une autre différence importante concerne l’emplacement du réservoir de carburant français. Sur les modèles italiens classiques, le réservoir se trouve au centre, alors que sur les modèles LD français, il est décalé, ce qui facilite son remplissage. 

Au cours des années suivantes, une grande partie des scooters français réussit à percer sur le marché britannique. Cela provient du fait que l’usine italienne ralentit sa production du modèle LD au profit du nouveau Lambretta de série 1. 
Le marché britannique, qui tente de répondre à la demande de ses consommateurs, se voit alors contraint d'importer des modèles français. La dernière production française enregistrée de scooters Lambretta remonte au mois de novembre 1960.

De l'ancienne usine phare de Saint-Julien-les-Villas, il ne subsiste plus que quelques bâtiments, derrière l'Intermarché des Rives de Seine. Comme sur son site se dresse aujourd'hui un hypermarché, on a du mal à imaginer que jusqu'à 1150 personnes y ont travaillé lorsque Fenwick y fabriquait ses chariots élévateurs et 870 salariés lorsque Lambretta y produisait ses scooters. 

La mémoire de cette usine aurait fini par s'estomper si un passionné d'histoire locale, Jacques Fournier, n'avait eu le courage de la rassembler. À force de recherches, le co-fondateur de l'académie troyenne d'études cartophiles est parvenu à en retracer la saga. Il l'a racontée hier, au cours d'une conférence, à la maison du patrimoine. Contrairement à ce l'on pense souvent, l'histoire de ce site industriel ne commence pas avec Lambretta. Bien avant l'arrivée de la production de cette marque italienne se dressait là une teinturerie, celle du Petit Saint-Julien. Elle a vu le jour en 1874 et a arrêté son activité en 1935, à la veille de la seconde guerre mondiale. Entre cette date et 1949, il existe un blanc. « On sait que l'usine a été utilisée par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale et qu'elle a été bombardée. Mais quand, par qui et pourquoi ? On l'ignore », confie Jacques Fournier.
(depuis j'ai retrouvé l'histoire de Stalag 124 et de l'utilisation des bâtiments usine pour stocker du blé après 1935 et avant 1940. 
Consultez la brochure ATEC :  http://www.lambretta-france.com/)

L'usine appartenait déjà à Fenwick avant Lambretta Par contre, à partir de 1949, son histoire devient mieux connue. L'ancienne teinturerie est alors rachetée par Fenwick, une société française fondée par un Écossais. Elle n'y fabrique pas encore des chariots élévateurs mais des ponts levants et de la chaudronnerie. Une activité qui ne devait pas être si florissante que cela puisque Fenwick y implante, en 1952, la fabrication des Lambretta pour la France. En moins de dix ans, 200 000 scooters ainsi que 10 000 triporteurs vont sortir de l'usine de Saint-Julien-les-Villas. Celle-ci ne fait pas que les assembler. 

Jacques Fournier a récupéré auprès des Lambrettistes un film qui montre que tout était fabriqué sur place, y compris les moteurs. En 1960, Lambretta arrête la fabrication des scooters à Saint-Julien puis l'année suivante celle des triporteurs. Car, avec la guerre d'Algérie qui maintient la clientèle jeune sous les drapeaux pendant deux ans, deux fortes hausses successives de la TVA, le coût prohibitif des assurances et l'essor pris par l'automobile, les ventes de scooters se sont effondrées. Fenwick reconvertit alors une nouvelle fois son site. Il y fabrique désormais les chariots élévateurs, sa spécialité. L'usine, qui avait déjà pris de l'ampleur sous Lambretta, est encore agrandie. En 1970, elle compte 1 150 salariés. Quatre ans plus tard, en 1974, elle est tombée à 1 125 personnes mais emploie 250 intérimaires. 

C'est probablement son apogée. Car en 1978, débutent les premiers licenciements. Cinq ans, plus tard, en 1984, c'est la fermeture de l'usine avec 515 personnes qui perdent d'un seul coup leur emploi. Un traumatisme qui reste encore dans les mémoires. Fenwick est alors racheté par Linde. Depuis les chariots élévateurs sont fabriqués en Allemagne. Quant aux scooters Lambretta, ils ont continué à sortir de l'usine italienne jusqu'en 1971, jusqu'à ce que des Indiens acquièrent les machines et poursuivent la production dans leur pays.
(Historique établit en 2010, depuis les connaissances ont un peu progressé.)

Vue d'artiste par A. Brenot
Vue de la chaîne de montage à St-Julien



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